ZN/ZS L’ORIGINE

Cette exposition se consacre à l’émergence des 2 grands quartiers périphériques nîmois les ZUP de Valdegour-Pissevin, dans les années 1960, vues aériennes, documents vidéos, photographies d’anonymes et d’Hervé COLLIGNON.

Confié à l'architecte-urbaniste Xavier Arsène-Henry à l’orée des années 1960, sur la base d’une pensée moderniste et quelque peu utopiste, « on retient du projet la part immatérielle du rêve fondant un consensus idyllique sur les choix urbanistiques, reléguant à un rang négligeable l’aspect technocratique de la démarche : un architecte seul, imaginant la vie publique et privée de 350000 habitants, la modelant au gré de ses propres valeurs.».1 Surnommé le Nîmes de l’an 2000, « citadelle de béton et de verre préfigurant la cité future »2, le projet architectural se veut « pionnier » et il est conçu pour répondre à des besoins accrus et urgent en logement afin d’accueillir les nîmois vivants dans des conditions insalubres au centre ville et des familles d’ouvriers. La réalisation des deux ZUP est finalement régie par un modèle d’urbanisme productiviste : « le logement prévu pour la famille nucléaire, réduite aux parents et aux enfants, ne sera ni adaptable ni évolutif, comme l’aurait souhaité X. Arsène-Henry »3. En effet, « l’économie serait en fait la logique fondamentale du discours idéologique produit sur la ZUP. »4 L’architecte se pliant à ce contexte, envisage son œuvre comme limitée physiquement dans le temps et rompt ainsi avec l’identité d’éternité qui caractérise à Nîmes : « Il vaudra mieux détruire pour remplacer que de conserver en aménageant tant bien que mal. »5 Les principaux écueils du projet seront d’une part l’absence de démocratie qui a siégée à sa fondation et d’autre part le fait que ces grands ensembles ont été construits « non pour y vivre mais pour y loger des gens. »6 A partir de 1973, l’emprise du projet est revue à la baisse, le programme de logements passe de 12000 à 9000, puis à 7500 en 1976. La construction définitive s’étalera sur 2 décennies de 1960 à 1983. Les deux ZUP comptent aujourd’hui environ 15 000 habitants pour une occupation de 180 hectares. Elles vont prochainement faire l’objet d’un grand plan de ré-urbanisation coordonné par l’ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine) qui devrait s’achever en 2025. Notes 1 à 5 Catherine Bernié-Boissard, Nîmes, le choc de la modernité, L’Harmattan, 1993.

Vernissage le mercredi 10 mai à 18h30. Du mercredi 10 mai au 1er sept. au FABLAB NEGPOS, 34, pr. Newton, Nîmes - http://foso.over-blog.com/ Ouvert du lundi au vendredi de 14h à 18h et sur rdv au 0666739052.

Patrice Loubon. Directeur artistique de la BIP